DJ ARAFAT, TELLE UNE ETOILE FILANTE
Dj Arafat, 5500 Volts, Yôrôbô, Commandant Zabra, le Daishikan…l’homme ne manquait pas d’appellations toutes aussi originales les unes que les autres. De son vrai nom Houon Ange Didier, Dj Arafat s’est fait connaitre par son single en hommage à Dj Jonathan, son confrère Disc-Jockey décédé des suites d’un accident de moto au début des années 2000. Le fils du très respecté Houon Pierre et de la sulfureuse Tina Glamour venait, malgré son jeune âge de faire tache d’huile dans le milieu du Couper-Décaler où il s’est vite imposé comme l’un de ceux avec qui il fallait composer. Son talent ne laissait personne indifférent, la preuve en est qu’il a fait de nombreux featurings avec des artistes dont « Debordo Leekunfa », Kiff No Beat, Bamba Amy Sara, Dj Mix, mais aussi avec des artistes internationaux tels J-Martins, Naza, ou Ferre Gola…
Yôrôbô est celui-là aussi qui a révélé de jeunes talents comme Ariel Sheney ou Mouasco Dj qui sont des éléments non négligeables du mouvement Couper-Décaler. A l’instar des rock stars, Dj Arafat a connu une carrière tumultueuse, meublée de clash, de bagarres et de scandales en tous genres, et c’est d’ailleurs ce qui faisait sa popularité sur les réseaux sociaux. Nonobstant le fait qu’il touchait à tous les styles musicaux, le Daishikan était le porte étendard incontesté du genre musical créé par Douk Saga et est aujourd’hui reconnu comme ambassadeur de la musique urbaine ivoirienne au-delà même des frontières de son pays. Fanatique de grosses bécanes, la star de la musique ivoirienne s’illustrait également par ses parades et cascades spectaculaires dans les rues d’Abidjan avec sa bande. C’est cette passion qui l’a emporté le jour de l’Aid el-Kébir (Arafat pour certains), a endeuillé le pays tout entier. Son « armée » de fans qu’il appelait lui-même ‘’la Chine populaire’’ est aujourd’hui inconsolable et ne se prive pas de le démontrer sur les réseaux sociaux. Dj Arafat laisse derrière lui quatre orphelins et une fiancée, devenue veuve dans la fleur de l’âge.
Guillaume Baleir